A tous les coins de la Mongolie vivent des nomades. Nous sommes allés à la rencontre d’une poignée d’entre eux, une famille installée à 400 kilomètres à l’ouest de la capitale, près de la bourgade de Khorgorin. Niko y était allé il y a six ans, au cours de son périple en solo pour rallier par voie terrestre le Japon à la France.
Leurs gers, c’est-à-dire leurs camps de yourtes forment de petites parcelles perdues dans l’immensité des steppes. Des tentes confortables et des bâtiments agricoles en semi-dur. Ils ont un emplacement d’été et un emplacement d’hiver. Ils ne se déplacent pas, comme je le croyais, de part et d’autre du pays, au gré des ressources du sol. Ils évoluent de steppes en steppes mais sur un territoire restreint. Pas si nomades les nomades. Ils sont plus ou moins affiliés à une région. Ils ne possèdent pas les terrains sur lesquels ils cultivent et élèvent leur bétail. Ils prennent possession des lieux le temps d’une saison, et ne paient que de faibles taxes sur le bétail.
Ceux qui veulent créer des campements de touristes, ouvrir une agence ou, plus répandu encore, ouvrir une mine, doivent eux payer pour cela, dixit notre guide mongol. Ils n’accèdent pas à la propriété pour autant, seulement à l’usufruit d’une concession pendant plusieurs décennies, un peu comme le système des emplacements funéraires dans les cimetières français. Ou d’après Yuan, mon amie chinoise rejointe entre temps à Pékin, comme les nouveaux acheteurs de biens immobiliers à Pékin : ils ne sont plus propriétaires des lieux. Ils sont maîtres chez eux pendant un temps défini. Ensuite, le tout revient au gouvernement. Finie la notion de patrimoine ! Selon elle, de toute façon, la durée de vie d’un bâtiment étant extrêmement réduite en Chine (constants travaux), ça ne pose pas vraiment de problème puisque les autorités indemnisent les expropriés.
Bref, ceci n’était qu’un aparté. Revenons à nos nomades. Eux se font parfois chasser par des gros sous qui achètent rubis sur l’ongle des emplacements pour faire du business. S’ils agissent parfois avec violence pour défendre leurs intérêts menacés, ils se regroupent plutôt en comité de défense. Les nomades, les Mongols en général, semblent faire un réel usage de la démocratie. Surprenant. Ils n’hésitent pas à manifester devant le parlement pour dénoncer la corruption du gouvernement (qui se laisserait acheter par les grandes firmes aux dépens des citoyens) ou réclamer le départ du président Tsakhiagiin Elbegdorj, successeur de Nambariin Enkhbayar
http://fr.euronews.net/2009/06/18/le-nouveau-president-mongole-tsakhiagiin-elbegdorj-a-prete-serment/
Nous en avons eu un exemple lors de notre passage. (cf post Oulan Bator).
Tout n’est bien sûr pas rose en Mongolie. Mais côté liberté de la presse par exemple, en 2010, Reporters sans frontières classait le pays à la 76eme place, pas si mal. La France elle figure à la piteuse 44eme place. La Chine elle s’assume à la 172eme place. Entre la Russie, et la Chine, la Mongolie est-elle un îlot de démocratie ? On y discute en tout cas plus facilement que dans les deux autres pays, autour d’un bol de thé au lait mongol par exemple : la démocratie y a donc un goût salé et âcre.
LuceLeurs gers, c’est-à-dire leurs camps de yourtes forment de petites parcelles perdues dans l’immensité des steppes. Des tentes confortables et des bâtiments agricoles en semi-dur. Ils ont un emplacement d’été et un emplacement d’hiver. Ils ne se déplacent pas, comme je le croyais, de part et d’autre du pays, au gré des ressources du sol. Ils évoluent de steppes en steppes mais sur un territoire restreint. Pas si nomades les nomades. Ils sont plus ou moins affiliés à une région. Ils ne possèdent pas les terrains sur lesquels ils cultivent et élèvent leur bétail. Ils prennent possession des lieux le temps d’une saison, et ne paient que de faibles taxes sur le bétail.
Ceux qui veulent créer des campements de touristes, ouvrir une agence ou, plus répandu encore, ouvrir une mine, doivent eux payer pour cela, dixit notre guide mongol. Ils n’accèdent pas à la propriété pour autant, seulement à l’usufruit d’une concession pendant plusieurs décennies, un peu comme le système des emplacements funéraires dans les cimetières français. Ou d’après Yuan, mon amie chinoise rejointe entre temps à Pékin, comme les nouveaux acheteurs de biens immobiliers à Pékin : ils ne sont plus propriétaires des lieux. Ils sont maîtres chez eux pendant un temps défini. Ensuite, le tout revient au gouvernement. Finie la notion de patrimoine ! Selon elle, de toute façon, la durée de vie d’un bâtiment étant extrêmement réduite en Chine (constants travaux), ça ne pose pas vraiment de problème puisque les autorités indemnisent les expropriés.
Bref, ceci n’était qu’un aparté. Revenons à nos nomades. Eux se font parfois chasser par des gros sous qui achètent rubis sur l’ongle des emplacements pour faire du business. S’ils agissent parfois avec violence pour défendre leurs intérêts menacés, ils se regroupent plutôt en comité de défense. Les nomades, les Mongols en général, semblent faire un réel usage de la démocratie. Surprenant. Ils n’hésitent pas à manifester devant le parlement pour dénoncer la corruption du gouvernement (qui se laisserait acheter par les grandes firmes aux dépens des citoyens) ou réclamer le départ du président Tsakhiagiin Elbegdorj, successeur de Nambariin Enkhbayar
http://fr.euronews.net/2009/06/18/le-nouveau-president-mongole-tsakhiagiin-elbegdorj-a-prete-serment/
Nous en avons eu un exemple lors de notre passage. (cf post Oulan Bator).
Tout n’est bien sûr pas rose en Mongolie. Mais côté liberté de la presse par exemple, en 2010, Reporters sans frontières classait le pays à la 76eme place, pas si mal. La France elle figure à la piteuse 44eme place. La Chine elle s’assume à la 172eme place. Entre la Russie, et la Chine, la Mongolie est-elle un îlot de démocratie ? On y discute en tout cas plus facilement que dans les deux autres pays, autour d’un bol de thé au lait mongol par exemple : la démocratie y a donc un goût salé et âcre.
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