samedi 9 avril 2011

'Vis ma vie de nomade : Recyclage intégral’

Des panneaux solaires sont raccordés à la yourte. L’ensoleillement est très important en Mongolie, et cela fait une quinzaine d’années que la famille de nomades qui chez nous avons passé deux jours a opté pour ce système. Non pas par goût de l’écologie mais par pragmatisme. Il faut bien faire arriver du jus à 400 kilomètres à l’ouest d’Oulan Bator, au milieu de rien. Et pour ça, en plus du soleil, la famille compte sur quelques batteries 12 volts. Elles les rechargent aux panneaux ; fonctionnent grâce à ça un téléviseur et une ampoule. Quant à la lampe de poche indispensable pour aller surveiller les animaux en pleine nuit, elle est elle rechargée avec un accumulateur d’énergie. Une petite dynamo que tu actives à la main. Côté chauffage, l’unique poëlle de la yourte fonctionne aux crottes de chèvres séchées. Cela brûle très bien et c’est gratuit, il n’y a qu’à se baisser pour ramasser les déjections d’animaux. Ca évite d’acheter du charbon (de mauvaise qualité et très polluant). D’autres nomades ont apparemment un autre système : ils crâment de la laine de mouton.
Les toilettes, c’est un trou au fond du jardin. L’eau, c’est un bac d’eau de pluie ou de glace qui sert à faire à manger et à se laver.
Les nomades produisent presque tout ce qu’ils consomment. La nourriture par exemple. Ils fabriquent leurs produits laitiers et en consomment beaucoup, sous la forme de thé au lait notamment. Ils consomment aussi beaucoup de viande de mouton. Lait et viande pour faire le plein de calcium et de protéines, eux qui travaillent dans le froid toute la journée et toute l’année. De temps en temps, un visiteur leur apporte un paquet de gâteaux ou de bonbons, il vient alors égayer le repas du jour. Quand ils se rendent en ville, les éleveurs des steppes achètent des légumes pour eux et des céréales pour les animaux : sur place, en hiver, rien ne pousse.
Un paradis écologique, ce nomadisme pastoral, une fois oubliés les détritus sauvagement abandonnés même au cœur des steppes, cadavres de bouteilles et autres productions plastifiées. Les Mongols ne trient pas et jettent beaucoup dehors. S’amoncellent des quantités de canettes, de bouteilles en plastique et de paquets de cigarettes. Nous, nos déchets de deux jours, on les a gentiment entreposés dans la poubelle de la yourte : bouteilles en plastique et lingettes ‘fraîcheur du matin’, l’équivalent des déchets d’une famille de sept nomades, pendant une semaine ?
Luce

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