samedi 9 avril 2011

En route pour la Chine !

Dimanche 03 avril – 09h32 – dans le train N°4 relian Ulan Bator à Zamyn Uüd

Nous venons de monter à bord du train, voiture 14 (décidément, notre voiture, c’est la 14). Dans notre compartiment, deux Chinois originaire de Mongolie intérieure qui font le trajet plusieurs fois par an pour du business import/export entre la Chine et la Mongolie. Ulan Bator étant de fait, devenu un marché juteux pour tous les nouveaux entrepreneurs. Dés le début et à ma grande surprise, ils sont aimables, courtois. Je suis même sidéré par le fait qu’ils trouvent le compartiment craceux, et ce, à juste titre. Ils astiquent la tablette à coup de lingettes et tente de redonner vie au formica beige qui la recouvre.

Après un échange rapide des passeports pour d’où on vient et qui on est, on sympathise en mimant des mains et à l’aide de croquis ce que l’on fait, où l’on va.

Luce remarque la date de naissance de Liu, l’un des 2 comparses, le 16 septembre 1972, même jour que moi, en fait. Liu et moi sommes ravis. Poignée de main, photos et rires.

Liu, comme tout Chinois, nous dit 25 fois que la Mongolie est un pays pourri, que la Mongolie intérieure fait bien partie de la Chine, que les peuples nomades des steppes sont sales et que leur bronzage est suspect. Il ajoute que tout ce qui est musulman est mauvais.

Nous commençons à parler de tout et de rien et surtout de rien qui ne puisse fâcher nos nouveaux amis : le Tibet, le Feng shui, la censure, le fait qu’ils inondent le monde entier de leurs produits, généralement de mauvaise qualité et fabriqués par des gosses de 12 ans.

Ils nous invitent à partager leurs repas du midi. Ca, c’est bien, on montre le pouce. Quand ce n’est pas bien, on ferme les doigts de main gauche en laissant l’auriculaire levé et on le pointe de l’index de la main droite. Exemple : les musulmans de Chine, les Ouighours, on lève le petit doigt…

Le train continue sa route, lentement. Nous approchons du désert de Gobi, qui lui aussi avance lentement sur Pékin.

12h30 – Nous quittons le compartiment en direction du wagon restaurant Mongol, le seul qui vaille la peine de s’y attarder. Décoration de bois ciselé et folklore omniprésent (carquois et flèches, aquarelles des peuples nomades…) et nous avons même la chance d’avoir ce jour-là, un MC fin bourré qui nous accueille en nous hurlant dans les oreilles les 3 mots d’anglais qu’il récite dès l’arrivée du visage pâle.

On s’assoit, je prends un demi-litre de bière et Luce un Sprite. On commence à échanger quelques mots sur notre hôte, débordant d’attention, continuant de boire la vodka à grand verre, quand on se surprend à entendre du Français : ‘Oui, il est bourré’. Il s’agit de 2 Mongoles assis à la table d’à côté qui terminent leurs repas. ‘Bat’ et ‘Mowgui’ ont tous deux étudié pendant 5 ans à Genève, l’un l’économie et l’autre les sciences politiques.

Ils sont maintenant à la recherche de financement et de confiance de grands groupes pour ouvrir boutique de luxe, usine de volets roulants PVC, bref, tout ce qui pourrait leur permettre de gagner pas mal d’argent dans leur pays et contribuer ainsi au développement de la Mongolie . Ils se rendent d’ailleurs à Shangaï pour pouvoir représenter la marque 3M (scotch et autres dérivés) à Oulan Bator.

4 litres de bières plus tard, Luce est retournée depuis longtemps au compartiment et reviens me chercher, pensant que j’avais dû me perdre dans les dédales du train. Je suis donc ivre, il est 18h. Que le temps passe vite.

J’essaie de décuiter pendant l’heure qui suit mais la sieste ne change pas grand-chose, je passe la frontière sino-mongole avec 2 grammes d’alcool dans le sang. Tout va bien, je ne conduis pas. Après nous avoir rendu nos passeports, Luce et moi décidons de quitter le train pour errer dans les rues soit-disant animées de Erlian (cf Lonely planet), ville frontière côté Chinois. Nous n’assisterons donc pas au changement des boggies du train qui prend quelques heures de temps. A la sortie de la gare, Erlian paraît plutôt déserte et pas du tout animée…nous nous mettons en quête d’un restaurant Chinois qui nous changera des éternels pots de pâtes et purée déshydratés.

Là, nous croisons à nouveau Liu et son comparse descendu à Erlian et prêts à repartir chez eux, une ville à égale distance entre Tianjin, port de Pékin, et Ulan Bator.

Ils nous invite à manger dans l’une des rares enseignes aux néons clignotants.Liu commande la moitié de la carte, bien décidé à nous faire goûter le maximum de mêts Chinois le tout arrosé de quelques litre de bières (c’est donc reparti, même pas le temps de décuiter).

Un véritable festin. Une espèce de tagine de légumes, des concombres en sauce, du poulet croustillant légèrement épicé, un plat de pâtes très relevé…

Liu nous offre en prime une bouteille de vin rouge Chinois de 2005.

Niko

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