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L’ennui guette, il n’est pas loin. Alors hier soir, on l’a sorti. Quoi ? Le jeu de cartes. Une bataille. Il n’y a rien de plus pourri comme jeu. Et en plus Niko m’a battu, je n’ai pas aimé. Nonchalamment. Pour tuer le temps. On s’est beaucoup amusé, non pas par le jeu en lui-même, mais de constater qu’on commençait vraiment à s’ennuyer ferme. Au-delà de l’anecdote, c’est bon de ne rien faire. C’est tellement rare. Pas de journaux, pas de téléphone, pas d’internet. Ton compagnon de voyage, un bouquin, de menues occupations et le va et vient des passagers. Ah oui, surtout ! laisser la porte du compartiment ouverte, pour voir un peu la vie autour de soi. Oh, pas grand-chose ! Ton voisin de chambrée adossée à la fenêtre, la péteuse brune aux jeux bleus qui me toisent, me jeter un regard glacial parce que j’ai eu le malheur de tenter d’ouvrir la porte des toilettes pendant qu’elle y était, ce genre de choses palpitantes. Sonia, ses « coucous », et son rire explosif nous communiquent de la bonne humeur. Je ne donnerais rien au monde pour être ailleurs. On est bien, à l’autre bout du monde, à attendre impatiemment le prochain événement de la journée : la descente à la prochaine grosse gare pour marcher et se ravitailler.
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