samedi 19 mars 2011

J-1 La vie n'est pas un long fleuve tranquille


Bon, ben, ça n'aurait pas été un voyage organisé par mes soins s'il n'y avait pas eu une belle gastonnade. La voici, elle planait dans l'air et elle s'est réalisée cet après-midi. Retour de Dijon. Arrivée à Puteaux. Ouverture fébrile de la boîte aux lettres. Là, un avis de passage du facteur. Plutôt bon signe, ça vient de Pul Express, l'agence allemande qui a acheté nos billets de transmongolien entre Irkoutsk et Oulan Bator. Je cours à la Poste. Et là, le drame. Porte close. Eh oui, Lucie, réveille-toi, même à Puteaux, la Poste est fermée le samedi après-midi.
ça tourne très vite dans ma tête : que faire pour rattraper le coup, alors qu'on part demain matin pour Moscou, aux aurores, et que la Poste est encore moins ouverte le jour du Seigneur. Deux mirages de solution s'offrent vite à moi : Olivier, mon ex collègue de l'ESJ installé sur Puteaux, qui me rendrait bien cet énorme service d'aller récupérer les billets à la Poste et de me les envoyer à l'auberge de jeunesse d'Irkoutsk, le plus rapidement possible. Je tente de l'appeler. C'est bien sûr à ce moment là que mon portable s'éteint faute de batterie. Je décide d'aller directement de la Poste à chez lui. Je me souviens que sa sonnette ne fonctionne pas et tente d'entrer dans la résidence et de lui faire signe devant sa fenêtre, en vain. Je rentre alors d'un bon pas à la maison, recharge mon portable, et lui laisse un message vocal sur son répondeur. 'May day'. Puis je tente la deuxième ficelle, appeler l'agence allemande. Oui, mais elle aussi ferme apparemment le samedi après-midi. J'envoie un mail à mon interlocutrice pour qu'elle m'envoie de nouveaux tickets à Irkoutsk. Entre temps, Olivier me rappelle, je cours lui apporter le récépissé et ma carte d'identité et lui explique ce que j'attends de lui.
Il doit m'envoyer dare dare les billets qu'il sera allé chercher lundi matin jusqu'à l'adresse de l'auberge de jeunesse d'Irkoutsk. On repart de là bas en fin de semaine prochaine, la Poste a donc trois jours pour nous faire parvenir les billets au fin fond de la Sibérie. Jouable ? En tout cas, faute d'autres solutions, ça se tente. Sinon, eh bien c'est 115 euros par personne envolés, et la garantie de se prendre la tête (entre nous et) à la gare d'Irkoutsk pour commander de nouveaux billets de train.
Dernier acte, prévenir l'auberge qu'elle recevra un document important à mon nom. Surtout, qu'elle surveille l'affaire et qu'elle le garde.

Bon, je suis de nature optimiste, certains diront complètement 'lailai'. Quoiqu'il en soit, j'y crois. Pas d'autre choix. Brûlez quand même un cierge pour nous en début de semaine.

Voilà, je vous passe l'humeur de Niko quand il a su. Les "je te l'avais dit', 'pfff', et ce n'est pas fini, ça sent la soirée détente avant le départ.
Après deux heures d'affolement, je passe à ma valise. Parce qu'il faut toujours que je le fasse rentrer, ce semi-remorque, dans ma valise. Pour le billet, vous serez vite au courant de l'efficacité du cierge et/ou de la Poste.

Pour l'heure, on peut entamer le voyage. On a les premiers billets, le billet d'avion Paris-Moscou pour demain, et même le billet pour la navette de l'aéroport au centre ville de Moscou, ainsi que le billet pour la première (et la plus copieuse) portion de train Moscou-Irkoutsk.

C'est vrai que cette gastonnade rajoute un stress inutile, qui ne nous quittera (ou pas) que le 24, jeudi, à notre arrivée à Irkoutsk, mais maintenant j'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour rattraper ma connerie, alors, je passe à ma valise.

Luce

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