J- 2 avant le départ. Tout ce qui doit tenir dans la valise est entreposé en tas dans l'appart, l'équivalent d'un semi-remorque qu'il va falloir faire tenir dans une valise pas très grosse. Le duvet prendra presque un tiers du tout. Une pharmacie, trois culottes, trois jeans, quatre tee-shirts, des sous-vêtements ultra chauds, des gants, des polaires... en perspective du froid glacial qui nous attend à Irkoutsk (Sibérie) et à Oulan Bator (Mongolie). C'est tout ce qui tiendra.
Adieux sèche-cheveux, troisième paire de chaussures et petits hauts affriolants. De l'efficace. Du Quechua. Rationnement militaire en préparation d'une expédition au Pôle nord. Les barres céréales en moins.
J-2 avant le départ et l'excitation du départ monte doucement, avec ce charme inimitable teinté d'un brin d'inquiétude. Le billet de train Irkoustk-Oulan Bator sera-t-il bien demain dans la boîte aux lettres ? J'ai l'impression d'oublier quelque chose d'important ? Niko ? Non, il vient aussi. On part le même jour et on va au même endroit mais on ne prend pas le même avion. Et oui, on est comme ça, nous.
Devinez pourquoi :
-A. on est un couple très indépendant voire marginal.
-B. en cas d'accident, au moins les deux n'y passeront pas (et là ma grand mère fait le signe de croix devant tant d'affront)
-C. comme nos retours en avion ne se font pas aux mêmes dates, les propositions pour des prix intéressants ne sont pas les mêmes. Moi, je rentre plus tard, je paie moins cher mais je voyage avec Aeroflot (et là ma grand-mère refait le signe de croix). Niko et son standing plus élevés ont opté pour KLM/Air France. Plus chic, mais avec une escale à Amsterdam. Pour moi, ce sera un vol russe mais direct.
Arrivée prévue à Moscou en milieu d'après-midi dimanche. Un jour et demi dans la capitale de la Fédération de Russie. Clic clac trois quatre photos et puis s'en vont en train. L'un et l'autre sommes déjà passés par Moscou il y a quelques années, pas ensemble, et ce sera intéressant de constater ce qui a pu évoluer.
J-2 avant le départ et Niko bosse, il bossera jusqu'au tout dernier moment. Il racontera ça certainement plus tard. De mon côté, la préparation du voyage a été plus confortable, j'ai eu le temps de caler billets de train, auberges de jeunesse et hôtels, de lire un peu. Lui fera un plongeon soudain dans le voyage. Un éloge de la lenteur en plein quotidien marathon, alors que ce n'était pas forcément le temps du voyage. Là encore il en dira sûrement quelques mots plus tard.
Ce voyage fait une nouvelle fois écho à une insatiable curiosité de voir un nouveau bout du monde, de croiser d'autres cultures, trois en l'occurence, russe, mongole et chinoise. De voir du paysage et de vivre l'expérience du mythique transmongolien. 6 jours de train pour parcourir les 9000 kilomètres de rails qui séparent la place rouge de Moscou à la place Tian' anmen de Pékin.
Luce
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