-Il y a d'abord la podvonista.
C’est elle, ou lui, podvonist, ils sont deux en l’occurrence, à se remplacer nuit et jour. C’est le chef de wagon, c’est lui qui contrôle les billets et distribuent des draps aux nouveaux arrivants, vident la poubelle et veillent au grain. Madame est plutôt aimable, monsieur est un vrai con, il tire la tronche, avec parfois des élans de bonté, comme lorsqu’il nous met l’électricité à la prise 220 V.
-La serveuse. Elle rompt la monotonie ambiante en proposant à la vente pistaches et bières. Niko a été un bon client.
-Maintenant que le bébé de nos voisins de compartiment est descendu avec ses parents, la plus petite à bord c’est maintenant Sonia, une fillette de cinq ans, pas jolie mais rieuse et joufflue. Elle nous a adopté avec Niko, elle nous fait des coucous dès qu’on la croise dans le couloir, sa deuxième maison.
Je viens justement de la croiser, la pauvre s’ennuie ferme, elle aussi est montée à Moscou, elle descend à Krasnoiarsk, encore une bonne journée de train. Elle n’a plus son compagnon de jeu du jour dernier, un petit violoniste d’une dizaine d’années, descendu dans la banlieue d’Ekaterinebourg. Lui était triste comme un menhir en montant à bord du train, laissant sur le quai ce qui semblait être son grand-père. C’est ça la vie à bord, les rires des enfants, l’ennui des occupants, et tout un tas de petits rituels.
Luce
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