vendredi 18 décembre 2009

Et ben nan, pas Inch'Allah

Je n’ai pas croisé ou trop peu ces échanges qui font que les voyages nous enrichissent, nous aide à comprendre une culture différente de la notre. Pas à Tanger. Pas durant mes séjours consécutifs ces trois derniers mois. Pas assez.

Au travers de Tanger, porte du Maroc et du Maghreb à la fois, j’ai vu une ville où pousse le béton dans un grand désordre d’illusions, où les immeubles se construisent et les espoirs se créent, à grands renforts d’investissements économiques alors que les chemins de liberté semblent se rétrécir, ici plus encore que dans le Maroc tout entier.

Je n’ai pas saisi ces regards qui invitent, qui partagent, ou si peu.

Sans doute avec le temps, belle Tanger, aux rues pleines de couleurs et de vie, tu trouveras un jour un souffle de liberté qui balaiera tes rues de ses sacs plastiques et chassera ces voiles qui couvent une révolution.

Mais je ne serai plus là. Et non, pas Inch’Allah.

Pourtant, je ne vais me souvenir que du meilleur. Tes réveils tardifs baignés de soleil, tes gens juchés face à l’Espagne, qui rêvent les yeux grands ouverts. Tes sirènes de bateau qui se mêlent aux appels à la prière. Tes ruelles blanches et tes murs penchés. Tes odeurs, enfin, tantôt insoutenables, tantôt parfumées de la fleur d’oranger dont se parfument les femmes, et des épices qui colorient tes boutiques.

J ‘avais préparé une violente diatribe contre toi, Tanger. Et finalement, je ne pense qu’une chose, je suis jaloux de ceux qui te comprennent. Je suis envieux de ceux qui t’aiment.

Mais non, pas Inch’Allah.

Non, car personne ne décide pour moi, pas plus du très haut que du tréfonds, de ce que j’ai à faire ou pas, de ce que je dois dire ou pas.

Tanger, je suis libre et je crois en l’homme plus qu’en dieu, alors définitivement non, pas Inch’Allah.

Niko

1 commentaire:

Etienne a dit…

Salut,
Ca me rappelle le discours que moi et ma copine avions tenu en rentrant de Tanger, il y a de celà un an et demi... même discours et même colère rationnalisée. Un peu d'inquiétude aussi quant à l'avenir. Mais en tous, non, pas Inchallah !!
Bon retour, bon courage.
Etienne